Les jams, ce moment magique apprécié par la plupart des acroyogis... Mais qu'est-ce que c'est exactement? Petit tour de cette pratique libre afin de donner quelques lignes directrices pour vous aider lors de votre première jam et inciter les débutants à y participer.
Une jam, c'est quoi?
Une jam est une pratique libre d'acroyoga. Le principe est simple: on définit un lieu, une heure et des gens se réunissent pour pratiquer. Je le compare souvent à une soirée de danse: on s'y rend pour s'amuser.
Dans une jam, vous ne trouverez pas des professeurs en train d'enseigner des mouvements: ce n'est pas un cours. Vous ne trouverez également pas de structure dans une jam. Les personnes présentes sont complètement libres et s'organisent comme bon leur semble.
Les jams organisées à l’extérieur n’ont généralement pas d’heure de fin et sont majoritairement gratuites. La participation aux jams organisées à l’intérieur coûte entre 2 à 10 francs pour une durée de deux à quatre heures. La salle étant louée, la jam se termine à une heure qu’il est important de respecter. D’une part, cela permet aux organisateurs de continuer à avoir accès à la salle et d’autre part, cela montre du respect vis-à-vis du modérateur.
Jamer est une façon d’apprendre de nouvelles choses, de rencontrer de nouvelles personnes et de s’amuser sans contrainte dans un cadre convivial, tout en étant low cost. C’est le meilleur moyen de mettre en pratique ce qui a été vu lors de cours ou d’ateliers et permet de développer son côté social.
A quoi s'attendre?
Vu qu’il n’y a ni professeur ni leader dans une jam, comment apprendre quelque chose ? Comment interagir avec les personnes présentes ?
Le maître mot d’une jam est le partage. Chacun vient avec une idée : un mouvement qu’il a envie de travailler, un flow ou une figure apprise lors d’un cours, une vidéo d’acroyoga vue sur internet ou quelque chose venu de nulle part.
Ce que l’on trouve généralement lorsque l’on arrive à une jam :
- Des personnes avenantes : tout le monde est présent dans l’optique de partager un moment autour d’acrobaties.
- Aucune structure : certains font des handstands, d’autres sont en groupe en train de faire du L-basing, des acrobaties de danse, des H2H (hand to hand) ou simplement assis de côté en train de discuter ou de s’étirer.
- Dans les groupes, les gens cherchent à s’entraider, peu importe le niveau ou le mouvement entraîné.
Ce que l’on ne trouve pas :
- Quelqu’un qui vient vers vous pour vous intégrer dans un groupe. Les gens tendent naturellement d’aller vers des personnes qu’ils connaissent et qui ont un niveau similaire. Cela peut s’avérer compliqué lorsque l’on est nouveau. Il n’est pas exclu que quelqu’un vienne vous aborder pour vous intégrer, mais préparez-vous quand même à devoir être proactif. Cela peut être intimidant les premières fois, mais rappelez-vous que tout le monde vient à une jam dans la même optique que vous.
- Un cours : il n’y a pas de professeur ou du moins, les profs présents ne sont pas là pour enseigner, mais pour pratiquer. Les gens vont offrir leur avis sur les différentes acrobaties afin de s’aider à avancer. Pour un même mouvement, on peut obtenir différentes informations de la part de différentes personnes. Parfois, les deux variantes sont bonnes, et parfois, l’une est fausse. Afin de réellement affiner sa technique, rien ne vaut un cours. Idéalement, il faudrait suivre un cours et aller à une jam au moins une fois par semaine pour optimiser ses progrès.
- Une personne qui va pratiquer avec vous du début à la fin. Généralement, les partenaires changent régulièrement lors de jams, car l’un de ses buts est le partage. Ceci étant dit, il arrive que des personnes viennent pour s’entraîner, surtout lorsque les jams sont organisées dans des salles de gym, afin de profiter de l’infrastructure mise à disposition. Comme mentionné au préalable, on trouve de tout à une jam.
Que faire à ma première jam?
Préparation : Il est utile de faire un petit « brainstorm » avant d’arriver à la jam pour se faire une idée de ce que l’on voudrait travailler. Il arrive parfois de voir des groupes se former et rester un moment sans savoir quoi pratiquer, avant d’aller chercher de l’inspiration sur internet. Si vous suivez un cours en parallèle, l’idéal serait de commencer par répéter ce que vous avez appris lors de la dernière classe, afin de bien ancrer les mouvements.
Échauffement : Il n’y a pas d’échauffement caractéristique pour l’acroyoga et l’on peut observer un peu de tout, partant de la salutation au soleil, à des étirements de danse, des handstands ou du renforcement musculaire. Choisissez ce qui vous convient le mieux. Dans tous les cas, pensez à bien échauffer vos articulations.
Observer : L’échauffement est un bon moment pour commencer à regarder ce qui se passe autour de vous. Le but est d’identifier les groupes qui font le même genre d’acrobaties que vous appréciez ou de trouver des mouvements qui vous paraissent accessibles. Cherchez les personnes qui semblent intéressantes, amicales et qui ont une bonne énergie. Si vous ne connaissez personne, vous pouvez aussi identifier les personnes qui sont également venues seules.
Spotter : Un des grands intérêts des jams au-delà du côté social, c’est d’avoir des personnes pouvant sécuriser votre pratique. Néanmoins, spécialement en début de jam, on voit facilement des personnes se mettre à 2 pour pratiquer. Demander s’ils ont besoin d’un spotteur est une façon subtile et utile de rejoindre un groupe et de faire de nouvelles connaissances.
Si vous êtes novice et que vous ne connaissez pas bien les techniques de spotting, n’hésitez pas à demander ce que c’est aux personnes concernées. Elles sauront vous expliquer comment les assurer ou le cas échéant, demanderont à quelqu’un d’autre si cela est trop pointu. Dans tous les cas, la sécurité sera toujours de mise et c’est le plus important. Je vous invite également à lire mon article à ce sujet (disponible ici)
Demander à jouer : simple et direct, demander à une personne ou à un groupe s’ils veulent pratiquer avec vous est la manière la plus efficace d’intégrer ou de créer un groupe. Peut-être un peu effrayant si on est débutant, mais l’important, c’est de bien communiquer sur ce que vous savez faire. Les jams n’étant pas un cours, on se laisse facilement tenter par des choses qui ne sont pas encore à notre portée et cela peut s’avérer risqué.
Tourner : La polygamie est maître mot en jam. On change de partenaires et de rôles (au minimum, spotteur et votre rôle de prédilection, parfois on peut faire les trois). Particulièrement si vous êtes débutants et que vous avez une personne expérimentée qui vous a montré un nouveau mouvement, laissez-le tourner par la suite. N’essayez pas de monopoliser son temps. Les personnes expliquent très volontiers aux débutants une ou deux poses, mais elles ne sont pas venues pour vous coacher toute la jam. Profitez de vos nouvelles découvertes pour aller les exercer avec quelqu’un d’autre.
Pauses : Prenez soin de votre corps, spécialement si vous allez à vos premières jams, car cela peut s’avérer intense. N’hésitez pas à faire des pauses si vous en avez besoin. Et n’oubliez pas de vous hydrater régulièrement. Si nécessaire, prenez un petit snack pour récupérer des forces.
Cool Down: On le fait malheureusement pas assez souvent, pris à court par le temps qui passe trop vite, mais comme après toute activité physique, il est sain de s’étirer.
Et rappelez-vous que si la jam ne vous convient pas, vous êtes libre de partir. L’auto-évaluation est une qualité indispensable en jam. Peut-être que celle-ci ne vous a pas plu, ou simplement vous étiez dans un groupe qui ne correspondait pas à votre niveau. Vous aurez toujours la possibilité de revenir quelques semaines plus tard lorsque vous serez plus en confiance.
Les erreurs
Comme dit précédemment, il n’y a pas de structure dans les jams, chacun est responsable de sa propre pratique. La première erreur serait de pratiquer des mouvements qui ne sont pas compatibles avec votre niveau. Il faut être conscient de son niveau et pratiquer les progressions adéquates avant d'atteindre les mouvements les plus complexes. Et ne lésinez pas sur le spotter. Bien entendu, le risque est la blessure que l’on veut absolument éviter. Gardez en tête que si quelqu’un est blessé, c’est toute la communauté qui doit traiter l’urgence, appeler l’ambulance, etc., sans compter l’impact psychologique qu’il pourrait y avoir derrière.
Je connais plusieurs professeurs d’acroyoga qui ne vont plus aux jams, car des personnes viennent les « monopoliser » pendant toute la session pour qu’ils leur expliquent des choses. Et après, ils ne vont pas aux cours. Une jam n’est pas un cours gratuit, mais une pratique libre. Il est OK de demander quelque chose et de créer des interactions, mais il ne faut pas en abuser. Je vous invite également à soutenir les professeurs et les évènements qui ont lieu dans votre région en y participant, afin d’aider au développement de votre communauté.
Conclusion
Les jams sont des évènements qui lient une communauté d’acroyogis. Elles permettent d’établir de bonnes connections, elles sont amusantes et permettent de pratiquer de manière ludique. En outre, elles ne sont pas chères et accessibles à tous. Alors, qu’attendez-vous pour y aller ?
Je vous invite à chercher et à prendre connaissance des jams, mais également des cours et des ateliers dispensés dans votre région. Mes prochains ateliers sont listés ici.
En manque d’inspiration ? Faites un tour sur mon profil instagram.
N’hésitez pas à partager votre avis ou d’apporter des compléments en commentaire. Que faites-vous lors de vos jams ? Comment avez-vous trouvé cet article ?
Play safe
FABRICE PIÑOL
Merci à la relectrice Angelika Pinisch